Alors que le Projet de loi de finances 2025 est débattu à l’Assemblée nationale, la Fédération des Centres sociaux et Socioculturels de France* – à l’instar d’autres réseaux associatifs et de l’éducation populaire – partage son inquiétude profonde et sa crainte d’un projet qui accentue les inégalités sociales et territoriales et fragilise encore plus la cohésion sociale et le lien social.
Il ne s’agit pas de nier ici les enjeux actuels de réduction de la dette et la pression budgétaire, néanmoins le Projet de loi affiche le choix de coupes budgétaires dans le domaine social, des solidarités, du logement, de la santé, de la transition écologique… qui vont avoir des conséquences sociales et humaines extrêmement lourdes pour les personnes et les familles, en particulier les plus vulnérables d’entre elles. Une approche incompréhensible, dans le contexte actuel de fragilité de la société.
Ces coupes budgétaires interrogent également la capacité des acteurs du champ social et des solidarités, associatifs en particulier, à mener à bien leurs missions. D’abord par des baisses de crédit qui touchent la plupart des pans de l’action de ceux-ci auprès des habitant·es. Il en est ainsi, par exemple, de la baisse des crédits Lien social et participation citoyenne dans le budget de la Politique de la ville (voir l’amendement proposé par les MJC de France avec la FCSF), de la baisse des crédits concernant les parcours linguistiques dans le budget d’accueil et d’intégration des primo-arrivant·es (voir démarche proposée par le collectif le Français pour tous), de la baisse ou du gel de crédits concernant le soutien à l’emploi : parcours emplois compétences, postes adultes-relais, postes Fonjep… L’Union des employeurs de l’économie sociale et solidaire (UDESS) estime d’ailleurs que plus de 180 000 emplois seraient menacés par ce Projet de loi. Ces coupes se conjuguent également avec les baisses de dotation aux collectivités locales de plus de 5 milliards d’euros. Or, celles-ci pointent depuis plusieurs années leur manque de marge de manœuvre financière et alertent toutes sur l’asphyxie et les impasses que ces baisses entraîneraient.
Une autre approche de la dette est nécessaire et possible pour continuer à répondre aux besoins sociaux et écologiques de notre société. Le Pacte du pouvoir de vivre démontre ainsi qu’il est possible de réduire le déficit tout en préparant l’avenir (voir ici).
Enfin, dans un contexte où les associations tirent la sonnette d’alarme depuis plusieurs années, et que dès fin 2023, le réseau des centres sociaux alertait l’ensemble des coresponsables de la cohésion sociale – Etat, organismes sociaux, collectivités locales -, sur la fragilisation de leur situation, ce Projet de loi de finances ne peut que renforcer l’inquiétude de l’ensemble des acteurs qui agissent, au quotidien, aux côté des personnes, pour faire vivre le bien commun que sont le lien social et les solidarités dans la société.
*La Fédération des Centres sociaux et socioculturels de France fédère un réseau de 1600 centres sociaux, qui partout en France, touchent chaque année plus de 5 millions d’habitants, de la petite enfance aux seniors.